Rédiger une planche : pourquoi et comment ?


Pourquoi présenter une planche ?

·        Pour satisfaire à une obligation morale : le travail spéculatif comme une forme de partage,

·        Pour justifier de la compréhension du rituel,

·        A contrario, l’absence de production de planches peut jeter un doute sur la crédibilité de l’engagement maçonnique.



Qui décide du sujet ?

·        La sœur ou le frère qui planche,

·        Le Vénérable Maître ou un(e) surveillante (officier de la charge) dans le cadre de travaux précédant les changements de grade/degré,

·        Les obligations obédientielles : question à l’étude,

·        Le vénérable Maître sur un sujet collectif nourri en loge.



En quoi consiste la préparation d’une planche ?

·        Réaliser un travail de recherche bibliographique qui aujourd’hui est complété (et parfois remplacé !) par une recherche sur le web ; chacun ne pouvant disposer d’une bibliothèque maçonnique, la recherche sur le web peut constituer une alternative mais la fréquentation des bibliothèques est encore un exercice à conseiller. Le danger c'est de laisser faire du copier-coller avec du wikipédia ; d'où la nécessité pour les officiers surveillants et le Vénérable Maître de demander communication de la planche avant de l'inscrire à l'ordre du jour (ce qui n'est jamais fait en pratique).

·        Faire un travail personnel de réflexion sur le sujet : c’est l’épreuve de la page blanche ; il ne faut surtout pas se censurer pour un premier « jet » car dans cet exercice l’important c’est de faire part du ressenti, du vécu que l’auteur(e) peut éprouver. C’est toujours la partie la plus intéressante à partager en loge,

·        Échanger avec d’autres membres de la loge quant à la manière de présenter la planche,

·        S’informer auprès du Vénérable Maître des obligations rituelles éventuelles et l’informer du format de l’exposé.



Quelles sont les différentes formes de planches possibles ?

Pour le travail individuel, il pourrait être :

·        lu par le(la) présentateur (trice),

·        exprimé par plusieurs voix,

·        exposé sous forme audiovisuelle, artistique,

·        rendu par un langage corporel,

Pour le travail collectif, il pourrait être rendu par un(e) rapporteur, plusieurs voix, etc.

 


De quoi va-t-on parler ?

·        D’un sujet symbolique,

·        D’un parcours de vie,

·        D’une approche culturelle ou artistique,

·        D’un sujet obligatoire auquel il faut répondre,

·        Ou encore d'un sujet historique, social, environnemental, etc.



Le déroulé prévisible de l'exposé de la planche en tenue :

·        l'appel,

·        le déplacement,

·        l'installation au pupitre ou au plateau,

·        l'invitation à prendre la parole,

·        l'exposé,

·        le mot du Vénérable Maître,

·        la parole circule,

·        les éventuelles réponses aux interventions,

·        le mot de l'orateur,

·        le retour sur les colonnes.


De quelle façon faire son exposé ?

·        Plancher oralement sans papier : c'est l'idéal mais cela suppose beaucoup d'aisance et une très bonne connaissance et/ou expérience du sujet.

·        lire son texte : c'est le cas général ; il faut du temps pour apprendre à lire une planche de façon optimale : parler fort pour être entendu distinctement , faire des pauses, regarder l'auditoire, etc.



Les questions qui pourraient se poser :

Quel type de disponibilité et d'ouverture d'esprit ont les auditeurs ? 

·        Tout dépend d’une part du sujet de la planche et de la façon de la traiter ; l’auditoire est bien sûr très particulier et même si l’ambiance d’une loge est propice à l’écoute, il y a des constantes qu’il ne faudrait pas négliger ; par expérience, plus une planche est authentique et personnelle, meilleure est l’attention de l’auditoire !

·        Dans quelles directions vont les interventions ? Il est difficile d’intervenir sur un sujet qui n’a pas été préparé et le danger de la spontanéité c’est d’entendre des réactions qui tiennent plus du café du commerce que d'un véritable travail.

·        Spontanément, les interventions et les prises de paroles proviennent le plus souvent des Sœurs et Frères les plus à l’aise et les plus aguerris à la prise de parole. Parfois le Vénérable Maître invite les plus timorés à s'exprimer. Une règle à rappeler : on ne critique jamais la planche d'un apprenti.



La synthèse de l'orateur

·        La règle maçonnique veut que l’Orateur réalise une synthèse dans la foulée de la planche et des interventions ; mais il le fait le plus souvent au travers d'une synthèse générale à la fin de la tenue,

·        C'est un exercice très difficile pour l'orateur car cela suppose de bien comprendre le sujet traité, le rituel, d'être à l'écoute, prendre parfois des notes et d’avoir la capacité à synthétiser sans refaire le déroulé de la planche.


Bonne planche à tous !

Et n'oubliez pas de nous les transmettre si vous le jugez opportun !



Par Marie Berthier, pour l'équipe de rédaction du Tablier-info.